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Articles de Presse 18/02/2025

  • SOS Ecole
  • 18 févr.
  • 8 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 mars

La Dépêche



En début de semaine, le Conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN) a acté la fermeture d’une douzaine de classes à la rentrée 2025. Une annonce qui a provoqué l’ire de Patrick Laffont, le maire de Laroque-d’Olmes, qui voit sa commune amputée d’une classe de niveau élémentaire. Par conséquent, l’établissement ne devrait en conserver que quatre l’année prochaine.

Pour l’édile, cette fermeture est totalement injustifiée. Il faut dire que, selon les prévisions académiques, l’école comptera 86 élèves en septembre prochain, un chiffre contesté par le maire. Patrick Laffont affirme, lui, qu’ils seront au moins 88 et que les effectifs risquent de grimper rapidement. Il précise que, cette année, 98 élèves étaient inscrits. Ainsi, avec une classe en moins, les effectifs bondiraient à 23 élèves par classe en moyenne, alors que d’autres établissements en Réseau d’éducation prioritaire (REP) bénéficient de classes à 16 élèves seulement. "Où est l’égalité des chances ?", interroge le maire. Un geste fort pour sauver une classe Pour éviter cette suppression, le maire de Laroque-d’Olmes affirme être prêt à renoncer à ses indemnités de fonction. Il se dit même prêt à compenser financièrement un poste d’enseignant si l’Éducation nationale persiste dans sa décision. "Si c’est une question purement économique, je vais le payer moi, le professeur", lance-t-il. Des menaces en l’air ? Pas vraiment. Ce n’est pas la première fois que Patrick Laffont prend une décision radicale en ce sens. Déjà, 30 % des indemnités municipales ont été supprimées, affectant également ses adjoints.


Outre l’augmentation du nombre d’élèves par classe, la fermeture entraînerait aussi la mise en place de classes à double niveau, complexifiant le travail des enseignants. En maternelle, le nombre de classes a déjà été réduit ces dernières années, rendant la situation d’autant plus complexe pour les équipes pédagogiques. Un manque de concertation pointé du doigt


Le maire met également en avant les investissements réalisés par sa commune pour soutenir l’éducation : 200 000 euros ont été injectés ces dernières années pour rénover l’école et améliorer ses équipements. "On fait tout pour dynamiser notre ville et on nous pénalise avec des décisions prises uniquement sur des chiffres", déplore Patrick Laffont.


Autre problématique pour le maire : il dit avoir appris la fermeture de la classe via la presse, et non par un échange direct avec le rectorat. Il fustige un manque de transparence dans les critères de sélection des écoles concernées, d’autant plus que Laroque-d’Olmes compte 20 % de sa population sous le seuil de pauvreté.


Alors que la rentrée 2025 approche, l’édile espère encore un revirement de situation. Mais il le sait et le redoute : sans mobilisation locale et sans prise en compte des réalités du terrain, les petites communes rurales continueront d’être touchées par ces coupes budgétaires.



Journée particulière ce jeudi 13 février sur le Plateau : les 4 mairies sont restées fermées toute la journée et les commerces n’ont ouvert qu’à 9 heures, pour être présents à la manifestation devant l’école dès 8 h 30 contre la suppression d’une classe. Les officiels et certains habitants ont également pris part à la manifestation à Cahors l’après-midi, qui regroupait toutes les mairies concernées par une potentielle fermeture de poste d’enseignant. Une première manifestation avait déjà eu lieu à Sauzet il y a 10 jours.


Ce sont toutes les municipalités (conseils municipaux et maires), les associations (Vivre au Pays de Sauzet, comité des fêtes, l’APE, représentées respectivement par Alain Foissac, Maxime Blanchou et Romain Lucas), les parents des élèves de l’école du RPI et les grands-parents qui se mobilisent depuis plusieurs semaines. Les édiles ont rencontré la directrice académique pour exposer leurs arguments en faveur du maintien du poste d’enseignant visé. Ils lui ont fait part de leur désaccord et de leur incompréhension face à cette fermeture « basée sur des statistiques déconnectées de la réalité du terrain et dans la mesure où les perspectives à court et à moyen terme laissent penser sérieusement à un afflux de population à Sauzet, pôle de service au titre du SCOT ; des permis de construire sont actuellement délivrés ». Malgré tout, ce rendez-vous des maires avec la directrice académique a permis des avancées : la décharge de direction est maintenue, tout comme l’accueil des TPS. De plus, la même enseignante pourra rester et ne pas passer par le mouvement des postes vacants.


Cependant, la fermeture d’une classe impacterait négativement les conditions d’accueil des élèves et de travail des enseignants, notamment par la nécessité de mettre en place un triple niveau. Parallèlement à ces mobilisations, 6 motions contre cette suppression ont été votées : les 4 mairies, la communauté de communes et l’association Vivre au Pays de Sauzet. Des tracts ont été distribués dans les boîtes aux lettres par le PCF, qui appelle au soutien de cette mobilisation, tout comme les parlementaires et le président du Département, qui soutiennent également le mouvement. Il est à noter que les enseignants ne peuvent pas se mobiliser, droit de réserve oblige, et une éventuelle grève doit être portée par un syndicat, ce qui ne semble pas être le cas. Cambayrac, Carnac-Rouffiac, Sauzet et Villesèque restent mobilisés pour donner des conditions d’apprentissage correctes et sereines aux enfants du Plateau, pour les accompagner au mieux dans leur chemin vers la vie citoyenne et d’adulte.




Ce jeudi, Cahors était le point de ralliement des parents d’élèves en colère. Avant la tenue du Conseil départemental de l’éducation nationale, à 17h30, les riverains, représentants syndicaux, élus et familles se sont donné rendez-vous devant la préfecture pour faire entendre leur " non ". Non à la carte scolaire proposée par les services de l’éducation nationale dans le Lot qui prévoient de créer trois postes mais d’en supprimer, a contrario, six. Ils étaient 130 venus des villages où des classes sont menacées : Sauzet, Cazals, Montcléra, Bagnac…. Certains ont donc fait le voyage de loin, notamment ces 40 habitants du nord du Lot qui ont affrété un bus depuis Bagnac pour venir manifester.


" On occupe administrativement l’école maternelle depuis lundi. Mardi, la classe n’a pas eu lieu, les enfants sont restés en garderie et mercredi, on a bloqué l’entrée des élèves au collège ", explique Clément Pichon, un père remonté à Bagnac. Avec plusieurs dizaines de soutiens, ils répondent au téléphone, s’installent dans la salle de garderie, tiennent une permanence de mobilisation sans dormir sur les lieux ". À Bagnac, un poste est en sursis à l’école maternelle. " On a investi dans la création d’un lotissement pour les familles, on a rénové le terrain multisports et on a un projet de microcrèche. Mais tout ça, sans école et donc, sans enfant, c’est de l’argent public dépensé pour rien ", peste Béatrice Boudard, adjointe à la mairie. " On le prend personnellement, c’est du mépris ", grince encore Lambert, un parent d’élèves de la commune. De grandes banderoles ont été déposées devant les grilles de la préfecture, place Chapou, pendant que le cortège bruyamment animé au son des cloches, s’avançait vers l’entrée des services de l’éducation nationale, rue de la Légion d’honneur. Les manifestants ont fait le déplacement, pancartes en main : " Nos enfants ne sont pas que des moyennes", " Laissez notre école tranquille "…


" C’est un coup dur pour Vayrac où la salle de classe est impeccable et où la cantine vient d’être rénovée. Mais aujourd’hui, il est aberrant d’avoir deux écoles à 2km de distance et des enfants ballottés dans les bus. On est arrivé au bout d’un système avec le modèle du RPI ", note pour sa part Alexandre Barrouilhet, le maire de Floirac qui est rattaché à Vayrac pour l’ensemble scolaire. À Cazals et Montcléra, les parents d’élèves occupent les locaux de l’école ce jeudi et ce vendredi. Et ils préviennent : l’action pourrait être reconductible à la rentrée. Leur pétition a recueilli près de 1 600 signatures en une semaine. Et ce mercredi matin, les parents remontés ont organisé un barrage filtrant à Montcléra. À 17h30, le quorum est atteint dans les bureaux de Cahors et les représentants se faufilent derrière les grilles des services départementaux pour la séance du CDEN. " On espère que la directrice académique va faire marche arrière. Surtout qu’on ne comprend pas pourquoi le poste est finalement sauvé à Lauresses et pas chez nous ", glisse l’élue de Bagnac. Comme à Cazals et Moncléra, les riverains du nord ont prévu des barrages filtrants pour maintenir la gronde pendant les vacances scolaires.


" Une iniquité territoriale " De son côté, Sophie Sarraute, la directrice académique des services de l’éducation nationale, a rappelé les chiffres de la carte scolaire : " A la rentrée 2024, le Lot comptait 10 680 élèves dans le 1er degré, à savoir 400 élèves de moins qu’à la rentrée 2022. Cette baisse ne s’est pas traduite par des retraits de postes. La prévision d’effectifs, à la rentrée 2025, est de 10 412 élèves soit une baisse de 218 élèves ". Avant de justifier ces propositions : " Le département devra rendre deux postes ce qui est très peu compte tenu de la baisse démographique. Cette situation va donc permettre à nouveau une amélioration du taux d’encadrement ". Elle ajoute : " Il est à noter que sur les RPI avec des classes isolées ont été proposés des regroupements avec maintien de postes et que ces propositions ont été refusées. Ces situations font apparaître une iniquité territoriale. En effet, si l’on compare les dotations du Montat et du RPI de Saint-Pierre-Lafeuille-Gigouzac, on note que ce dernier a 46 élèves de plus que l’école du Montat pour le même nombre de professeurs. C’est une iniquité flagrante au sein de deux territoires ".

Radio Totem



C'est le sentiment de la directrice des services académiques qui dénonce des fake news et des débordements.


La tension ne retombe pas dans le Lot après l'annonce des mesures de carte scolaire et des fermetures de postes liées. Ce samedi 15 février, la directrice des services académiques, Sophie Sarraute, publie un communiqué dans lequel elle dénonce des "fake news" et des "débordements". Des débordements qui sont le fait d'une minorité, mais des actions "qui ne peuvent être acceptées et que la Directrice académique des services de l’Éducation nationale du Lot tient à dénoncer".


"La carte scolaire et ses suppressions de postes fait souvent l’objet d’actions de revendications qui se comprennent puisque derrière chaque mesure prise il y a un professeur et l’attachement de tous à celui-ci et plus largement à l’école. Mais comment expliquer à nos enfants la nécessaire non-violence, le respect des biens et des personnes, des règles de vivre ensemble, des règles démocratiques, la tolérance, le respect de l’autorité quand ces derniers jours certains ont défié tout entendement et gravement porté atteinte à l’image de leur école, de leur village et de la cause qu’il pensait soutenir", souligne le communiqué.


Sophie Sarraute rappelle que "seules 6 mesures de retrait de classe étaient proposées dans le cadre de la carte scolaire 2025 sur les 534 classes que compte le Lot et que seuls 3 collectifs de représentants d’écoles ont mené des actions répréhensibles sur les 175 du Lot".


Intimidations et insultes ?


Elle évoque des parents à Vayrac, qui ont publié un communiqué de presse ce vendredi, dans lequel ils indiquaient avoir mené une opération de "séquestration" et parlant de "prise d'otages". Une fake news selon les services, qui expliquent avoir reçu un mail de la direction de l'école expliquant être restée pour soutenir la démarche des parents. "Que dire de ce représentant de parents à Bagnac-sur-Célé qui au terme d’une longue audience de plus de 2h sur le site de la DSDEN en préfecture s’est interposé pour empêcher la Directrice académique de sortir, en faisant opposition physique, menaçant du doigt à quelques centimètres, hurlant, et refusant de sortir de la salle alors qu’elle lui a demandé à plusieurs reprises, jusqu’au moment où fou de rage il tape violemment sur la table à proximité et hurlant un « P… »", poursuit le communiqué.


La Directrice académique indique avoir fait un signalement au rectorat et à la préfecture, mais "n'a pas souhaité porter plainte". Elle évoque du harcèlement téléphonique, des menaces sur le principal du collège, des actions de saturation personnelle et une mise en cause personnelle de la directrice académique. "Que dire également de ces photos de simulations d’exécutions adressées en mail à la DSDEN représentants des personnes enchainées, cagoulées, sous le coup d’armes factices et portant des panneaux avec le nom des écoles. Cette violence symbolique est inacceptable", écrit Sophie Sarraute.


Elle conclut "la carte scolaire est désormais entérinée et la préparation de la rentrée scolaire va désormais pouvoir se poursuivre et l’accompagnement des professeurs concernés par les mesures de carte se mettre en œuvre", tout en appellant à une prise de conscience sur ces types de mobilisation.

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